L’Entrepreneuriat Au Service de l’Urgence Climatique

Time for the Planet veut rassembler 1 milliard d’euros pour créer 100 entreprises capables de trouver des solutions contre le dérèglement climatique. Résolument optimistes, confiants dans les entrepreneurs, avec un modèle économique viable, ses fondateurs (Coline Debayle, Mehdi Coly et Nicolas Sabatier avec trois autres co-fondateurs) et une communauté très engagée pensent et agissent “Performance environnementale first”. 

Quelle est votre vision de la menace climatique ?

Tout le monde en parle mais où en sommes-nous très concrètement ? Voici quelques chiffres qui dessinent un scénario assez alarmant :

  • 80% de l’énergie mondiale est carbonée (issue des énergies fossiles), donc grande émettrice de gaz à effet de serre (GES)
  • Ces émissions de gaz à effet de serre vont créer un réchauffement de +5 à +7 degrés d’ici 2100
  • Ce réchauffement va avoir de graves conséquences humaines dans tous les pays : famines, réfugiés climatiques, conflits…

Ce n’est pas un simple scénario-catastrophe : nous parlons d’événements ayant déjà largement commencé à se produire. Il s’agit de nos vies au présent, et pas seulement de celles de nos enfants ou petits-enfants. De nombreux scientifiques le disent : tout n’est pas perdu, il est encore possible d’agir, mais nous n’avons plus beaucoup de temps.

Nous sommes la dernière génération à pouvoir éviter un emballement inarrêtable du dérèglement climatique. Il faut agir vite et fort. C’est pour cela que Time for the Planet est résolument optimiste, et surtout tournée vers l’action. Plutôt que d’écouter des discours moralisateurs qui nous divisent, nous voulons jouer collectif pour trouver les solutions à nos problèmes. Nous sommes confrontés à  une réelle urgence climatique.

Quelle est la raison d’être de Time For The Planet ?

On a très peu d’outils pour lutter contre le dérèglement climatique lorsqu’on n’est pas milliardaire ou Président de la République. D’autant que nos vies sont déjà très complexes et remplies de challenges. C’est même un peu déprimant et décourageant de s’entendre dire sans cesse que nous devons tous devenir des super-héros du climat. Voilà pourquoi Time for the Planet a été créé : pour permettre à chacun de lutter contre le dérèglement climatique à son échelle, avec un impact mondial, grâce à un outil simple.

L’entreprise est la solution, pas le problème

Comment agissez-vous très concrètement ?

Time for the Planet est une société commerciale à but non lucratif. Nous créons des entreprises pensées et paramétrées de A à Z pour lutter contre le dérèglement climatique. Notre mission est de détecter des innovations à fort impact sur les gaz à effet de serre, de recruter des entrepreneurs pour trouver un modèle économique viable pour ces innovations, et de les mettre en œuvre dans de véritable entreprises afin de les déployer à grande échelle.

Chaque entreprise créée devra générer un Taux de Retour pour la Planète (TRP) le plus élevé possible. Il s’agit du ratio entre le nombre d’euros investis pour cette entreprise et la quantité de GES non émise ou captée par cette dernière. Time for the Planet injecte de l’argent dans ces entreprises et les passe en Open Source afin d’accélérer le déploiement à l’échelle mondiale.

Quel est votre plan d’actions ?

Time for the Planet se focalise sur 20 problématiques très précises pour lutter contre les GES. Ces 20 problématiques concernent 5 grands secteurs : industrie, transports, agriculture, énergie, bâtiment. Notre action visera à améliorer l’efficacité énergétique, à augmenter la sobriété énergétique, à produire des biens et services sans énergie fossiles, mais aussi à capter les GES déjà présents dans l’atmosphère.

Si nous voulons atteindre les objectifs des accords de Paris, nous devons diviser par 2 les émissions mondiales de GES à horizon 2030, puis viser la neutralité carbone en 2050. Cela représente une réduction des émissions de 7% par an (notons que 7%, c’est la réduction de GES estimée en 2020 suite à l’épisode COVID !)

De tels objectifs sont tout simplement impossibles à tenir à iso technologies. L’innovation n’est pas LA solution ultime, mais elle est un outil indispensable pour réussir une telle transition. Il existe une inertie climatique : les gaz à effet de serre émis ont un impact pendant de (très) nombreuses années. Nous savons que les émissions produites aujourd’hui vont entraîner une augmentation du réchauffement planétaire pendant les 20 prochaines années.

Il faut agir vite, mondialement, et tout de suite.

Time For The Planet, c’est également une nouvelle façon de co-créer et d’agir ensemble ?

Tout à fait. Je rappelle que nous sommes une société commerciale à but non lucratif. Les associés investissent de manière désintéressée, uniquement pour lutter contre le dérèglement climatique. Les innovations et modèles économiques associés sont partagés gratuitement partout sur la planète !

Le collectif est la pierre angulaire du projet. Tout est communautaire, et c’est parce que Time est un mouvement que sa force d’attraction est de plus en plus importante. Nous avons par exemple créé un réseau d’évaluateurs. Il regroupe des centaines d’ingénieurs, scientifiques, chercheurs etc… mais également n’importe quel citoyen ayant suivi une formation Time for the Planet, qui peuvent recevoir les dossiers des innovations et donner leur avis afin d’améliorer la pré-sélection des solutions financées.

Time for the Planet est ouvert à toutes et tous : il suffit d’1€ versé sur le site time-planet.com, pour devenir associé.

Le temps n’est plus à la concurrence mais à la coopération !

Après 10 mois d’existence, nous sommes aujourd’hui plus de 3800 associés pour 800k€ collectés. Les premiers fonds d’investissement et d’entreprises nous ont déjà rejoints. Nous sommes déjà des milliers, soyons des millions. Nous avons l’habitude de dire que faire pipi sous la douche ne suffira pas ! Il est temps d’agir ensemble, à grande échelle.

Rien n’a plus de sens que de participer au plus grand challenge de l’histoire de l’humanité. Voilà pourquoi nous sommes si optimistes : nous avons la conviction que l’Humanité est capable de grandes prouesses.

Article paru sur Forbes.fr