Virginie Tison est Fondatrice et Présidente d’Art-Trope, une agence artistique « nouvelle génération » qui accompagne les artistes des Beaux-Arts comme les sculpteurs, photographes ou peintres en France et dans le monde entier pour valoriser leurs créations auprès de collectionneurs et développer leur business. Sa devise ? Let Artists Create ! Au-delà de sa passion pour l’art, Virginie a l’ambition de mettre en avant un modèle financier gagnant pour tous : artistes et collectionneurs.
Pouvez-vous nous éclairer sur le marché de l’art ?
Le marché de l’Art, comme tant d’autres, a connu une évolution aussi rapide que profonde avec la digitalisation. Quand on pense à un artiste, beaucoup se l’imaginent comme une personne un peu décalée passant ses journées et ses nuits à créer dans son atelier et vivant de l’air du temps ! Aujourd’hui le marché de l’Art contemporain est devenu un vrai marché, ce qui demande aux artistes un haut niveau de professionnalisation. Les codes ont eux aussi beaucoup évolué ces dernières années. C’est ainsi que le collectionneur s’est peu à peu transformé en investisseur, demandant aux « marchands d’Art » de trouver la meilleure stratégie pour les attirer. Outre son talent et son innovation esthétique, l’artiste doit développer sa carrière artistique comme une véritable entreprise et susciter l’intérêt du marché. Selon le rapport d’activité de l’année 2017 de la Maison des Artistes, ce marché concerne environ 50 000 artistes en France pour un potentiel estimé à 300 millions d’euros. À l’échelle mondiale, ce chiffre peut monter jusqu’à 40 milliards !
Vu de l’artiste, est-ce si idyllique ?
Ce n’est ni idyllique ni même très lisible, car si tout le monde partage le même constat, il n’y a pas de solution miracle. Comme pour tous les marchés, celui qui vend doit pouvoir trouver un acheteur. La spécificité de l’art contemporain, c’est que la valeur du produit vendu dépend directement de la valeur de l’artiste qui elle-même dépend de son dynamisme. Or, pour créer, l’artiste a besoin de temps et d’un minimum de sécurité financière. Ce cercle vertueux peut être obtenu en vendant ses œuvres. Mais pour les vendre, il doit être visible. Cette visibilité est l’enjeu principal de ce marché : elle implique des budgets conséquents pour se positionner sur la toile internationale de l’art contemporain. L’équation est complexe. Pour preuve, le grand nombre d’artistes pourtant talentueux qui sortent du marché faute d’avoir rencontré le bon représentant au cours de sa carrière.
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