Jacques Huybrechts s’est mobilisé très jeune pour entreprendre autrement. Il est co-fondateur et dirigeant de la Cité de la Réussite, de l’université de la Terre, du Parlement des Entrepreneurs d’Avenir et du Parlement du féminin. En 2009, la crise financière l’encourage à créer le Parlement des Entrepreneurs d’Avenir, une communauté d’entrepreneurs et d’acteurs publics et sociaux engagés dans un progrès économique, sociétal et soutenable. Pour fêter ses 10 ans, le Parlement se tiendra au siège de l’OCDE à Paris les mercredi 22 et jeudi 23 janvier 2020 sur le thème “Humanisons le Progrès”.
Quelle est l’ambition du Parlement des Entrepreneurs d’Avenir ?
Le Parlement des Entrepreneurs d’Avenir est né sur les braises de la crise financière de 2009. Crise révélatrice à la fois d’une déformation de l’entreprise par une financiarisation à outrance de son modèle et par sa convergence avec les autres crises sociales et environnementales. Il m’a paru urgent de montrer qu’une autre forme d’entreprise pouvait émerger. On parlerait aujourd’hui d’entreprise à mission, nous avions à l’époque résumé cela sous l’appellation « Entreprise d’Avenir ».
Dès son lancement, le Parlement des Entrepreneurs d’Avenir c’est défini comme lune assemblée d’acteurs du changement, comptant des entrepreneurs, des dirigeants, des entrepreneurs sociaux mais aussi des élus, des chercheurs, des associations et des ONG. Ils ont un point commun : l’envie de considérer, avec bienveillance et efficience, la Nature et la Société au cœur de leur projet économique, dans leurs modes de production et de management.
Quelles sont les missions d’Entrepreneurs d’Avenir ?
- Sa première mission est d’identifier et de mobiliser tous les acteurs du changement dans une perspective d’actions partagées et transformatrices.
- Sa deuxième vocation est de mettre en lumière et en commun les solutions existantes inventées et mises en œuvre par ceux qui les portent (entrepreneurs, dirigeants, entrepreneurs sociaux), en démontrant qu’elles préparent un avenir meilleur au regard de l’impact qu’elles ont sur l’humanité, la nature et la société.
- Sa troisième est de faire émerger et grandir des initiatives, de construire des groupes de travail, de se faire le relais de propositions ou d’actions destinées au monde économique ou politique et aux citoyens.
Vous organisez 2 jours sur le thème “Humanisons le Progrès” les 22 et 23 janvier 2020 à l’OCDE à Paris. Pourquoi cet événement ?
L’humanité est entrée, en ce début du XXIème siècle, dans un moment inédit de son évolution. Le progrès scientifique et technologique vertigineux se conjugue aux menaces qui pèsent sur l’avenir de la planète et du vivant, à la mondialisation tous azimuts, et à la financiarisation inédite de l’économie.
Comprenons-nous et maîtrisons-nous le sens et l’avenir de ces mutations ? Notre défi individuel et collectif est d’ouvrir un nouveau chapitre de la civilisation qui doit interroger le « sens du progrès ». Nous sommes confrontés à des choix : nous replier ou nous ouvrir, régresser ou transcender, dépérir ou nous réinventer.
Le Parlement des Entrepreneurs d’Avenir, assemblée des acteurs du changement et du progrès, se saisit de cette ambition pour ses 10 ans les 22 et 23 janvier 2020. Notre ambition ? Mobiliser les forces vives et créatives de notre temps et particulièrement les entreprises dont la puissance imaginative et transformatrice est en capacité de servir ce projet de civilisation responsable.
Bâtissons ensemble le monde dont nous rêvons et mettons le progrès au service de cette vision.
L’édition 2020 met en scène deux autres Parlements ?
Le Parlement des Jeunes :
Les jeunes nous réveillent et nous alertent sur l’urgence d’agir, et s’adressent aux dirigeants du monde entier. Nous souhaitons que ces 10 ans du Parlement créent les conditions d’une convergence entre dirigeants et entrepreneurs engagés et la jeunesse en quête de sens et d’actions rapides et concrètes.
Le Parlement de la Nature :
Nous voyons grandir mondialement une judiciarisation du vivant et de la Nature. Le droit et la gouvernance locale et internationale doivent se renforcer pour assurer la protection de la Nature et encadrer plus efficacement les activités des entreprises et des Etats. Le Parlement s’associe à l’ONG NatureRights pour mettre en lumière l’enjeu de la Nature comme personne morale. Notre objectif est d’offrir un espace à des témoignages, des interventions et plaidoiries qui permettront de sensibiliser et mobiliser efficacement le monde économique, les citoyens, les politiques et les juristes.
Quelles sont vos convictions et votre espérance pour l’avenir ?
Face aux menaces d’effondrement, plus personne n’adhère à de simples mesures d’atténuation, de compensation, de remédiation… Il faut vraiment réinventer toutes nos manières de faire dans une perspective radicalement différente. Changer nos façons de produire, d’échanger, d’être au monde. Mais selon quelles boussoles ? Sur quoi peut-on compter ? Que faut-il quitter ?
Face aux menaces climatiques et écologiques, nous sommes tétanisés. Nous bégayons, nous peinons à penser le temps d’après, à envisager l’avenir, une promesse, du neuf ! Pourtant, si l’homme est devenu une force géologique capable de détruire son propre milieu de vie, pourquoi serait-il incapable de changer de civilisation ? Quitter un monde thermo-industriel dont l’économie de marché est indifférente à la biosphère pour réaffecter d’urgence nos moyens immenses vers une autre civilisation ajustée à la Terre et à l’humain, une civilisation du vivant.
Avec beaucoup d’humilité, nous voulons que le Parlement prenne sa part dans ce changement. Et ça commence par être unis les 22 et 23 janvier 2020 à l’OCDE !
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