Sonia Bressler, Docteur en Philosophie et Epistémologie, est une femme de lettres et de terrain. Reporter et photographe, notamment au Kosovo, au Tibet, au Népal et en Inde, créatrice de revues dédiées à la Philosophie, aux Arts et aux Sciences Humaines, directrice de plusieurs collections chez Jacques Flament Editions, chercheur auprès de l’ISERAM, elle a toujours placé la philosophie au cœur de sa démarche et la confronte aux réalités du monde. Sonia dirige une société de conseil spécialisée dans la philosophie et ses applications. En mai 2018, elle est devenue Présidente de l’AFFDU, une association bientôt centenaire au service de l’éducation et de l’égalité des femmes.
Comment l’Association Française des Femmes Diplômées des Universités est-elle née ?
L’AFFDU, association loi 1901 reconnue d’utilité publique, a été fondée au lendemain de la Première guerre mondiale par des femmes universitaires (notamment Marie Curie et Jeanne Chaton) porteuses d’une grande ambition pour les femmes et convaincues que l’éducation des filles est à la fois un facteur de paix et la clef de la promotion des femmes.
L’AFFDU est la section française de la Fédération Internationale des Femmes Diplômées des Universités (FIFDU, en anglais GWI, Graduate Women International) qui possède en outre le statut d’ONG à statut consultatif auprès de l’ONU. Elle est également affiliée au Groupe Européen des Femmes Diplômées des Universités (GEFDU en français) ayant le statut consultatif des ONG au Conseil de l’Europe.
Quelles sont ses missions et ses actions ?
L’AFFDU agit avec deux missions essentielles : l’éducation des femmes et l’égalité. Depuis bientôt près d’un siècle, l’association intervient pour que les femmes puissent accéder aux études supérieures, en attribuant des bourses par exemple, mais aussi pour que les recherches des femmes soient connues et reconnues au travers de publications scientifiques. Nous valorisons leurs travaux dans notre revue Diplômée et également lors d’un salon du livre organisé chaque année.
Notre revue Diplômée est trimestrielle. Elle regroupe des chercheuses de tous les horizons autour de grandes thématiques et problématiques contemporaines (migrations, économie, climat, sport, etc.) et a pour vocation de promouvoir la recherche et la visibilité de ces femmes en Europe. D’inspiration généraliste et interdisciplinaire, elle est libre à l’égard de toute école de pensée et des modes intellectuelles.
Afin de promouvoir l’égalité dès le plus jeune âge, nous avons créé un grand concours national, les Olympes de la Parole, en partenariat avec le Ministère de l’Education nationale, le Ministère des Droits des Femmes et l’Observatoire de la parité. Ce concours propose aux écoliers dès l’école primaire, aux collégiens et aux lycéens de réfléchir à la place des femmes dans la société. Les candidats présentent un dossier écrit et illustrent le thème de l’année en jouant une saynète devant le jury. Cette année le sujet est : Comment l’égalité entre les femmes et les hommes progresse-t-elle dans l’Union européenne ?
Enfin, nous avons soutenons la création d’entreprises à travers l’attribution annuelle d’une bourse spécifique, le « prix Michèle Maugain ».
Nous sommes particulièrement fières d’avoir participé
- à la Réforme constitutionnelle sur la parité
- au Traité de constitution de l’Union Européenne
- à l’inscription de la mention “L’égalité entre les femmes et les hommes” comme un droit fondamental
- au shadow report CEDAW et au shadow report Convention Istanbul.
En 2019, vous avez organisé le 12ème salon des livres de femmes auteures d’essais. Quelle est son ambition ?
Ce salon est né de la volonté de Nicole Bécarud d’offrir aux Françaises un moyen de faire reconnaître la qualité de leurs recherches scientifiques. L’idée était de sortir du stéréotype « femmes auteures = romans et livres de poésie ! » En 1994, elle lance le premier salon dans une péniche amarrée au pied de la Tour Eiffel. Le succès est immédiat ! Depuis 24 ans, le salon des femmes auteures d’essais continue à mettre en évidence la diversité des talents féminins en rassemblant des auteures de toutes disciplines : historiennes, journalistes, philosophes, sociologues, scientifiques y dédicacent leurs plus récents essais et participent à des tables rondes et à des rencontres.
Quelques mots de conclusion ?
En septembre 2020, nous fêterons le centenaire de l’AFFDU et nous affirmerons toujours notre ADN “l’égalité avant tout”. Nous interrogerons par exemple les nouvelles formes d’inégalité, notamment vis-à-vis de l’Intelligence Artificielle.
Mon dernier article « Marre d’être des Cendrillons ou des Super-héros ?«